Côte d’Ivoire/ Culture : « Ouvre ta bouche et je te dirai qui tu es », adage populaire
Il est dit souvent que les étudiants africains sont « colonisés » par la culture des papiers. Qu’ils ne savent rien de leurs cultures, ni de leurs origines. Cette pensée fait la coutume chez beaucoup de parents soucieux de la sauvegarde du patrimoine culturel africain. L’outil le plus cité en exemple : la langue.
Il apparait indispensable de mettre en place des mécanismes d’apprentissage de ces langues qui, nul doute jouent pour beaucoup dans l’épanouissement des intellectuels dans leur environnement social.
À cet effet, nous faisons une immersion dans la culture d’un peuple du nord ivoirien, le peuple Sénoufo.
I- Salutation:
Bonjour = FO GNIN NANN * Midi = FO TCHANGUE NAN * Soir = TCHANGÔGUE NAN
Fo = Salut Gning = Jour
(levée du jour)
Tchangue = Soleil Koiôh = fini, la
fin, le mot Gôgue vient du mot Koiôh
Yabligue = Pour la salutation de la nuit
= Fo pliguénan
Réponse (Homme) : Mbahh a yéléman yah = mbah et chez vous
Réponse (Femme) : M’bafooo à yéléman ya
II- HISTOIRE ET CULTURE:
1 – Le CALAO
C’est l’oiseau primordial des Sénoufo : il est le protecteur par excellence. On
l’appelle « Ségèn ». Son ventre bombé fait de lui un symbole de fécondité et de
fertilité. Il représente et évoque la prospérité. Cet oiseau est dans les
mythes sénoufo, l’un des cinq premiers animaux apparus sur terre avec le caméléon,
la tortue, le serpent et le crocodile. Il transporte les âmes des morts dans
l’autre monde et sert généralement dans les rites initiatiques du Poro. La
majorité des senoufo à Abidjan l’ont dans leur maison.
Au-delà de la fécondité, le calao renferme trois grandes notions qui
caractérisent le Sénoufo:
A- Son dos large = Il endure beaucoup pour protéger sa postérité, on dira qu’il
encaisse beaucoup.
B- Son gros ventre = celui qui sait beaucoup mais qui ne dit mot. C’est la
connaissance, le savoir qui se couvre, qui ne se dévoile pas à vue d’œil;
C- Le bec long et pointu = c’est celui qui parle peu. C’est l’expression de
celui qui ne parle que pour s’engager et cet engagement est symbole de
détermination.
2 – LA PENSÉE SENOUFO
La pensée qui guide le Sénoufo dans sa vie est celle-ci : « Je dois mourir en
mes enfants pour mieux accéder à l’éternité ». Cela suppose trois choses, Ã
savoir :
-La nécessité d’avoir des enfants. Pour lui, la femme n’est donc plus une simple compagne, elle est la garantie de l’héritage.
-La nécessité de l’éducation. Il inculque en ses enfants les valeurs familiales et sociales car chaque jour que Dieu fait c’est une partie de lui qui le quitte pour se loger en eux. C’est pourquoi, il appellera son fils « Djafow » : celui qui le dompte.
Il désignera sa fille par le terme « Porofow » : celle qui le lie à autrui ou celle qui le marie à autrui.
-La nécessité de transmettre le savoir. A ses enfants il donnera ses connaissances : celles qu’il a reçues et celles qu’il a eues par ses propres relations.
Les noms senoufo (noms masculins / féminins)
1er Fils / Fille = Zie / Gnele
2ème Fils/ Fille = Zana / Gnôh
3ème Fils/ Fille = N’golo / Gnire
4ème Fils/ Fille = Bêh / Bara
5ème Fils/ Fille = Dôh / Zele
6ème Fils/ Fille = Mbaha / Gnaman
7ème Fils/ Fille = Gnanman
8ème Fils/ Fille = Sela
LES PRONOMS PERSONNELS EN SENOUFO
Mih = Moi, je, mon ;
Mounh = Tu, toi, tes;
Hou = il,
Oloh = nous, notre;
Yeleh =Vous, Vos,
Peh = ils.
Exemple
Mih: mihdjo – je dis; Mitoh- mon père;
Mounh: mounh kpague = ta maison
Mounh ché- tu vas;
Hou: Hou toh = son père;
Hou n’ché = il s’en va;
Oloh: oloh dalaman = dans notre cours;
Oloh kpague = notre maison;
Yeleh: Yéléh wohki= c’est pour vous; Yéléh Kpague = votre maison;
Peh: Péh n’djoh = ils disent; Péh kpague = leurs
maisons;
péh pihou = leurs enfant; Tchépôrôgue = Mariage;
Katcholo ou Katiole = Cour; Exp : Oloh to katchole ki,
c’est la cour de notre père;
Djafôhou (Djahou) = Fils; Porofôhou (poro) =
Fille.
Exemple:
Zié Tchépôrôgue gnin Tanitchangue = Zié se marie le Jeudi
Tchôlô (tchôhou) = femme;
Narouhou = neveu,
Yayêdêmin = aidez-vous ;
Kolotchiôlô wochô= que DIEU nous protège,
SIN YEGUE (Sounh yegue) = mois de carême. Sounh ou sin est un mot emprunté au
bambara;
Yegue = mois.
Apprendre sa langue est salutaire pour qui ne veut pas perdre son originalité. A ce titre, certains disent « ouvre ta bouche et je te dirai qui tu es ».
C’est le lieu d’attirer l’attention des étudiants et Enseignants consacrés au domaine de la linguistique, de renforcer les recherches dans ce canevas afin d’y préparer les générations à venir.
KADET Kady
Franchement je valide sans reserve votre post car cela vat fortitifie beaucoupq prmjs nous et leme au dela du oeuple senoufo. Merci infiniment.
Bonjour M. Bakary,
Merci à vous!
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